De retour à la maison pour la cérémonie de funérailles, Loïc ne put rester plus longtemps à l'intérieur, voir toutes ces personnes pleurer, souffrir, sa tante Béatrice, son père, sa soeur, son frère, les amis de sa mère, tout le monde. La mer l'apaisait, c'est ce qu'il aimait depuis qu'ils étaient à Sunlit Tides, il retenait ça de sa mère, il le savait. Soudain, il entendit des bruits derrière lui. Il se retourna vivement, déjà en colère contre cette personne qui venait le déranger, alors qu'il voulait être seul. Lorsqu'il la vit, sa colère s'apaisa d'un coup.

- Cécilia ? Que fais-tu là ?

- Ta mère était comme ma tante, autant que la mienne est la tienne, ça me brise le coeur... 

- Cécilia...

Elle posa sa main sur le bras du garçon, tendrement. Ce n'était pas le temps d'avoir ses sentiments, elle devait être là pour son ami. Elle ne l'avait pas vu depuis des mois. Il avait tant changé ! Il n'avait pas rasé sa barbe et ses cheveux avaient encore poussé, il était plus grand, plus mature, plus... adulte.

- Tu sembles bien.

Quelle conne! Bien sûr que non qu'il n'était pas bien, sa mère venait de mourir, la journée de son anniversaire !

- Ça va... mieux que je pensais... J'ai encore de la difficulté à réaliser... à réaliser...

Elle vit des larmes dans les yeux de son ami et d'un coup, elle le prit dans ses bras. À cet instant précis, en sentant l'odeur de cette femme qu'il avait tant aimée, il se laissa sombrer dans sa peine et sa souffrance.

- Elle me manque ! Elle me manque tant ! Je m'en veux de... d'avoir eu ce comportement envers elle, envers mes parents, ma soeur, mon frère... tout le monde. Toi, toi Cécilia... Je t'ai fait souffrir et je suis désolé... Je suis tellement désolé...

- Loïc...

- Non ! Non, j'ai compris. J'ai compris la souffrance que j'ai causée et je dois me rattraper... Je dois... Pardonne-moi...

Elle se sépara de lui et le regarda dans les yeux.

- Prouve-moi que je peux te faire confiance à nouveau... C'est la seule chose que j'attends de toi...

Il hocha la tête et essuya ses larmes. Il vit les gens par la fenêtre de la maison et se décida à faire face à tout le monde, faire face à l'avenir.

Pendant ce temps, Daisy était à l'intérieur avec sa tante Béatrice. 

- Je suis de nouveau humaine, mais j'ai tant d'années devant moi... mais elle est partie... On a le même âge et... dans le fond... nous sommes à tant d'années de différence... Je n'arrive pas à croire qu'elle nous ai quitté...

- Tatie...

- Ça va, ça va... Excuse-moi, quel égoïste je suis...

- Tu n'es pas égoïste voyons ! Tu l'as connu depuis toute petite, tu as été avec elle tout son cheminement, tu as le droit d'être triste...

Béatrice baissa la tête, les larmes qui coulaient de ses yeux tristes. Elle les essuya doucement en regardant sa nièce du coin de l'oeil. Elle avait raison, mais en tant qu'adulte, du moins, plus vieille qu'elle, elle devait être forte, forte pour elle. Elle avait peut-être perdu sa meilleure amie, mais Brandon avait perdu sa femme et Vincent, Daisy et Loïc avaient perdu une mère. 

- Je me souviens encore de ta mère lorsqu'elle se nommait Holly, elle n'a pas tant changé au niveau de la personnalité, mais... j'arrive à voir la différence entre Holly Alto et Noémie Watts. Tu ressembles beaucoup à ta mère Daisy, plus que tu le penses, mais tu as eu d'elle des côtés qu'elle avait mis en arrière en quittant Holly.

- Que veux-tu dire ?

- Tu as sa férocité, son acharnement, sa passion, ce n'est pas des défauts, ta mère s'est assagie avec le temps, mais toi, tu as pris tous ces côtés pour en faire tes forces. Tu es une réplique d'elle, je la vois dans tes yeux, mais tu arrives à être toi.

- Pourquoi... me dis-tu tout ça ?

- Parce que je veux que tu comprennes que même si ta mère est partie, elle est toujours en toi, en tes frères, en tes enfants et tes nièces et neveu. Elle sera toujours à travers vous, à travers nous.

Daisy hocha la tête, comprenant ce que voulait dire sa tante de coeur. C'est ce qu'elle avait tant essayé de faire comprendre à son père, pour apaiser sa douleur. Dans un sens, Béatrice tentait d'apaiser son chagrin, mais elle était forte, elle devait être forte, pour son père, ses frères, ses enfants, elle devait être la fière héritière que sa mère souhaitait tant qu'elle soit.

- Je le sais, tatie, j'essaie d'être la meilleure possible, pour elle.

- Elle était si fière de toi, même si tu avais eu une soeur, je crois que tu aurais tout de même été son héritière, tu as tout pour l'être et ta fille aussi. 

- Merci tatie... son absence va être lourde... mais nous allons nous en sortir, elle va toujours me guider et j'espère que même si elle ne sera plus là, qu'elle va guider Charlotte et toutes les héritières Watts après elle.

Béatrice acquiesça et prit Daisy dans ses bras pour qu'elles puissent se consoler mutuellement, à cet instant, Caleb appela Daisy. Elle laissa sa tante pour rejoindre son fiancé dans la chambre de sa fille.

Soucieuse, elle regarda Caleb, se demandant ce qui n'allait pas. Il la regarda, surpris et effrayer. Elle le poussa à parler.

-  J'ai reçu un appel aujourd'hui, d'un architecte.

Daisy détourna le regard, elle avait fait une bêtise en ne lui en parlant pas avant, elle le savait.

- Je peux savoir ce qui se passe ?

- Tu te souviens quand mon père a dit que ma mère avait des projets et des rêves qu'elle ne réalisera pas ?

- Euh oui, j'étais là.

- Bon... et bien... ma mère m'avait parlé d'un endroit où elle voulait vivre.

- Okay ? C'est quoi le rapport ?

Daisy soupira, me semble que c'était clair et simple non ? Caleb continuait à la regarder, afin d'avoir les réponses qu'il souhaitait, sa fiancée ne semblait pas être encline à les lui donner.

- Mon père a besoin de changement, de se séparer de ma mère, afin de faire son deuil. Il doit l'amener avec elle, sans pour autant qu'elle soit autour de lui.

- Sérieux, je n’ai aucune idée de quoi tu parles.

- J'ai envoyé des plans à un architecte de Isla Paradiso, afin qu'on démarre une nouvelle vie, loin de la maison de ma mère, loin de tout ces souvenirs, qu'on puisse recommencer en l'ayant dans notre coeur, sans en avoir des souvenirs toutes les deux secondes.

- Euh... okay et tu voulais m'en parler quand de tes projets ? Ton père et au courant ? Tu laisses ton frère derrière ?

- Isla Paradiso c'est en attendant.

Encore plus perdu et choqué, Caleb lâcha un ricanement stressé. Il savait que Daisy était du genre à faire des grands plans, mais il n'avait jamais pensé qu'elle aurait pu en faire de si gros dans son dos !

- De quoi ? "En attendant?", mais c'est quoi que tu as derrière la tête ?

- Mon père a besoin de ma mère, mais elle est morte, Caleb. En allant une année à Isla Paradiso, cela permettrait de construire la maison à... Riverview.

- Riverview ? What the hell ? C'est où ça ?

- C'est dans une contrée plus loin que Sunset Valley

- Okay... Okay, non, je ne comprends rien du tout.

- Mon frère et les Gothik déménagent à Riverview, même ma grand-mère Éliane est là-bas déjà !

- Oui, bon, je comprends, mais pourquoi faire construire une maison à Isla Paradiso si c'est pour aller à Riverview ? Pourquoi autant déménager ? (NDA : Important, voir *** à la fin de l'épisode)

Daisy secoua la tête. Ne comprenait-il pas que la maison d'Isla était qu'une simple transition ? Oui, elle ferait construire la maison à Isla, mais la même maison sera construite, avec des changements, à Riverview, le temps qu'ils y aient. 

- Nous essayons la maison à Isla, pendant que mon père fait son deuil, nous ajustons la maison à Riverview pendant ce temps, les enfants vont grandir à Riverview, nous allons tous vieillir à Riverview.

- Woah, j'apprécie que mon opinion compte pour toi... "Oui, Caleb, qu'est-ce que tu en penses ?" - "Eh bien, je ne sais pas, c'est beaucoup de changement d'un coup, je devrais changer d'emploi et me faire muter plusieurs fois" - "Oui, mais nous y arriverons" - "Hum, je ne sais pas, attend que j'y réfléchisse avant d'appeler un putain d'architecte !"

Elle ne comprenait pas pourquoi il était aussi fâché, que lui reprochait-il ? Ce n'étaient que des plans, ce n'était pas comme si c'était déjà tout décidé.

- Je ne pensais pas que ça t'aurait dérangé autant.

- Bah non, parce que l'opinion de Caleb, elle ne vaut rien. Mais qui a l'argent pour construire deux maisons identiques ? Putain, mais c'est quoi tout ce bordel ?

- Caleb... Sais-tu de combien nous héritons avec les livres de mon père et les restaurants de ma mère ?

- Je ne sais pas moi ? 2 ou 3 millions ? Je sais que vous êtes riches, mais...

- 37 millions, en fait, 37 844 000 pour être plus exacte.

Les yeux de Caleb devinrent grands comme des balles de golf et il s'étouffa avec sa salive.

- La vache !

- Laisse-moi gérer ça, on en reparlera, mais je crois que c'est le mieux pour nous.

Voyant que la décision de sa fiancée était déjà prise, le rouquin n'eut pas le choix d'accepter.

En sortant de cette conversation avec son futur époux, Daisy tomba sur Dixie qui était bien triste depuis la mort de sa maitresse.

- Ne t'en fais pas ma belle, on est toujours là pour toi !

Le chat lui répondit dans un miaulement affectueux, tout en se laissant caresser par la jeune Watts.

Lorsqu'elle leva la tête, elle vit une photo de sa mère et de son chat, elle semblait si sereine et heureuse. Oui, partir à Isla Paradiso et s'établir confortablement à Riverview était la meilleure décision qu'elle pouvait prendre pour sa famille. Sa première décision en tant qu'héritière légitime de la famille Watts.

Elle prit son téléphone et appela l'architecte d'Isla Paradiso.

- Tout va être prêt quand ? ... C'est parfait, ça nous laisse le temps de nous préparer ... Oui, c'est parfait ! ... Je vous fais le premier versement lorsque je vais recevoir les plans ... Oui ... Oui, merci beaucoup ... Au revoir !

Elle raccrocha, toute excitée. C'était pour eux, un nouveau départ.

**************************

Note de l'auteur

Bonjour les gens, à partir de cet épisode, les Watts vont s'installer à Isla Paradiso pour quelques épisodes, une quinzaine et vont directement être à Riverview par la suite, mais vous ne verrez pas la transition pour la simple et bonne raison que le déménagement à Isla à détruit ma partie et que j'ai dû recommencer beaucoup de chose, d'où ces deux déménagements dans l'histoire. Ne vous inquiétez pas, ils ne déménageront pas avant la naissance des enfants de Charlotte :) Mais par la suite, il risque d'y avoir d'autres épisodes où le décor est différent dû à des problèmes de jeu, ce sont des choses qui arrivent !

Merci de lire mon histoire, malgré l'espace entre les épisodes !

Mione

Les jours étaient pénibles depuis la mort de Noémie. Brandon avait de la difficulté à se lever et à vivre normalement, l'absence de sa femme était pesante dans la maison. Elle amenait une vie mouvementé dans la demeure, cette demeure qui représentait surtout elle et ce qu'elle était, ce qu'elle avait vécu et tout ce qu'elle avait tant voulu.

Cette journée-là, c'était le temps de faire les adieux. C'est avec surprise que Brandon découvrit que Noémie avait fait construire un cimetière pour la famille Watts, pour que tout les descendants puisse reposer leur âme au même endroit.

Des photos qui étaient dans la maison avaient été développer une autre fois, pour bien les installer auprès des défunts. Noémie était la première dans l'établissement sous-terrain. Une belle photo d'elle était encadré et son urne reposait en dessous. 

Loïc fut le premier à s'approcher avec Wyatt dans les bras. Savoir que sa mère était décédée la journée de son anniversaire l'avait énormément secoué, en fait, il avait pris ça comme un coup du karma pour son comportement égoïste pendant des années.

Le bambin regarda la photo et pointa du doigt.

- Mamie ?

- Mamie est partie Wyatt, elle est allée rejoindre les anges.

- Les anges ?

- Oui, elle est devenue un ange

L'enfant ne semblait pas tout comprendre, mais il comprenait tout de même que sa grand-mère était partie.

Brandon pris un moment seul pour faire face à son deuil. Sa photo était déjà accrochée près de sa défunte femme, et dans un sens il souhaitait être là, avec elle, mais dans un autre sens il voulait être là pour ses enfants.

- Noémie... J'aurais tant aimé savoir... Passé des moments avec toi avant... avant de te voir partir... Je sais, je sais que c'est trop tard, mais j'espère que tu sais à quel point je t'ai aimé, que je t'aime et que tes enfants t'aime. 

- Elle le sait, elle l'a toujours su papa.

Brandon se retourna pour voir sa fille, son fils et son petit-fils qui s'approchaient.

- Maman a vécu une vie bien remplie, elle a vu ses petits-enfants, peut-être pas tous, mais elle en a connu. C'est déjà beaucoup non ?

- Oui, mais... elle voulait tellement voir Charlotte grandir. 

- Je sais, mais elle va la voir, mais du ciel, elle verra Tori, Cassandra, Kacey, Wyatt aussi et les autres Watts qui vont venir dans les décennies à suivre. L'important, c'est qu'on soit unis.

- Daisy a raison papa, même si elle n'est plus là avec nous, elle est là autour de nous, dans nos coeurs, dans nos souvenirs. Elle est toujours là.

Caleb arriva avec Charlotte dans les bras, ce qui brisa le coeur de Brandon.

- Je sais juste qu'elle avait encore des rêves, des envies... Je suis juste déçu qu'elle n'est pas pu les vivres, tandis que moi, je suis encore là. 

- Tu ne dois pas te sentir coupable d'être encore là, vous aviez des années de différence aussi et pas la même vie, elle est partie tôt, mais son heure était venue, pas la tienne Brandon.

L'homme regarda son gendre et hocha la tête tristement. C'est vrai, le stress qu'avait vécu Noémie pendant des années l'avait usé et avait finit par atteindre sa santé. Il savait que ce n'était pas sa faute, mais il aurait été vivre avec elle jusqu'à la fin et de mourir avec elle, même si c'est quelque chose de rare.

Les garçons quittèrent le sous-terrain lorsque Vincent arriva avec Gwen. Brandon était incapable de quitter Noémie. Ses larmes coulaient sans s'arrêter, une chose qui ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps, mais il n'arrivait simplement pas à se contrôler. Daisy pris son père sans ses bras pour le consoler. Même si le décès de sa mère l'attristait énormément, voir son père dans cet état était beaucoup plus douloureux que de savoir que sa mère ne serait plus là pour la conseiller avec ses enfants.

- Nous sommes là pour toi, papa. N'oubli jamais ça. Tu es important pour nous et on a besoin de toi, autant que tu as besoin de nous.

- Je le sais ma princesse, je le sais, j'essai d'être fort, mais c'est difficile, c'est si difficile...

- C'est normal, avec le temps, la douleur va s'estomper.. Je te le promet.

Le vieil homme hocha la tête et serra sa fille.

Il se retourna vers la photo de Noémie et fit un sourire triste.

- Je me souviens de cette photo-là, elle disait que le soleil la faisait se rendre vieille... Elle était si loin de la vérité.

- Elle est si belle.

- Elle l'a toujours été, même si elle a eu de la chirurgie, juste à voir ses enfants, on peut bien se rendre compte de la beauté qu'elle était.

Daisy dit un sourire à son père et ensemble, retournèrent à la surface pour voir le reste de la famille. Ils avaient besoin d'être ensemble.

 Cet après-midi-là, Noémie s'était étendue sur son petit divan, regardant son époux écrire. Elle se sentait si fatiguée, si... épuisée, alors qu'elle n'avait fait que se lever cette journée-là. Soudain, elle se sentit légère, comme si le monde autour d'elle avait perdu de sa gravité. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle flottait à quelques centimètres du sol. 

Une lumière vive vint lui frapper les yeux, comme si on venait de l'amener dans l'endroit le plus brillant de la terre. La lumière était blanche et dorée, était-ce un rêve ou bien... ou bien était-elle en train de partir ? Elle tenta d'ouvrir la bouche, mais aucun son ne sortit. Elle regarda son corps et le vit devenir de plus en plus translucide. D'un coup d'oeil, elle vit Brandon qui ne se rendait pas encore compte que son heure était venue et qu'elle allait rejoindre un monde qu'elle ne connaissait pas encore.

D'un éclair de lumière, son corps devint blanc, translucide. Son corps était léger. Elle ne ressentait plus aucune douleur, plus aucun stress, plus aucune fatigue, elle se sentait parfaitement bien, comme si tout pouvait aller dans la perfection. 

Cette lumière fit retourner Brandon qui lâcha un cri d'agonie, de voir sa femme ainsi le quitter.

- Non ! Non ! Non ! Noémie ! Pas maintenant... Pas déjà... Je t'en supplie ne me quitte pas !

Effrayé de voir sa femme le quitter de la sorte, Brandon se mit à avoir des tremblements avec ses pleurs. Noémie tourna le regard vers lui, mais encore une fois, aucun son ne sortit de sa bouche. Elle lui fit un regard triste et un petit sourire réconfortant. Que pouvait-elle faire d'autre ? La mort allait venir la chercher d'un instant à l'autre. Elle se savait mourante, mais elle ne pensait pas partir si tôt, être arraché de sa famille, mais elle avait fait son temps, il était temps pour elle de construire un petit paradis pour tous ces Watts qui allaient suivre après elle.

Noémie vit Daisy arriver en courant choqué. Lorsqu'elle se rendit compte que sa mère flottait, enfin son âme, elle lâcha un cri horrible.

- Maman ! Maman ! Oh non... maman...

Elle regarda sa fille et tendit la main, lorsque celle-ci tenta de la prendre, elle passa au travers. Elle n'était pas surprise, mais son coeur se brisa en plusieurs morceaux à cet instant précis.

Caleb la suivit de près, tout aussi peiné que Daisy. Lorsqu'il se rendit compte de ce qui se passait, il tenta de freiner Loïc qui était encore dans le couloir, le pauvre qui devait fêter son anniversaire dans la soirée. Cette fois-ci, il avait une bonne raison d'en vouloir à la vie. 

Le rouquin prit sa fiancée dans ses bras, tandis que Brandon entendait son coeur se fissurer en plusieurs morceaux. La douleur de perdre l'amour de sa vie était indescriptible tellement elle était intense et à couper le souffle. 

- Ma Noémie... Pourquoi ? Pourquoi maintenant ?

Loïc finit par entrer dans la pièce pour découvrir le fantôme de sa mère. Sous le choc, il fut incapable de pleurer, il la regardait et plus rien n'allait. Sa peine, sa colère, tout s'était formé en un élément qui le bloquait sur place. Il pensait que cette journée allait lui être mémorable,mais pas de cette façon. Encore une fois, on le mettait à part, la vie le mettait à part et le faisait souffrir.

- Ma... Maman...

Tout le monde se retournèrent vers Loïc qui tremblait, sans pleurer, sans aucune expression outre qu'une douleur dans son coeur. Noémie se tourna vers lui et lui fit un sourire.

- Mon bébé...

C'est à ce moment que le dernier de la fratrie éclata en sanglots. Le fantôme put sortir ces premiers mots, mais sa voix était lointaine, différente. 

Ce fut ensuite le tour de Dixie de se rendre compte que sa maitresse venait de la quitter. Celle qui avait été dans sa vie même avant la naissance de Vincent fut bien triste de voir sa maman partir ainsi, sans lui avoir dit au revoir, sans un dernier câlin et de chatouille derrière l'oreille. 

Entendre le chat miauler devant le fantôme de Noémie brisa encore plus le coeur de Brandon.

Noémie se retourna vers sa famille dans un sourire triste.

- Ne soyez pas triste, j'ai fait mon temps, mon heure était venue. Continuez à vivre mes amours.

- Noémie...

- Brandon, je t'ai aimée et je vais t'aimer encore, même en étant morte, mais tu dois continuer à vivre. N'attend pas de me rejoindre, tu en as peut-être pour encore plusieurs années, tu peux refaire ta vie avec une autre femme, mais à une condition. Occupe-toi de nos enfants.

- Promis... Mais, jamais je ne vais en aimer une autre que toi... pour toujours...

Le fantôme se retourna vers Caleb et Daisy.

- Caleb, prends soin de ma fille et de mes petits-enfants. Je suis navré de ne pas pouvoir être là à votre mariage, mais je vais le regarder d'en haut, c'est promis. Daisy, c'est ton tour maintenant, tu es l'héritière principale, puisque je suis partie. Charlotte saura quoi faire en temps venu, j'en ai un bon pressentiment.

Incapable de répondre, le couple se prit dans les bras pour sangloter, tandis que Noémie se tournait vers Loïc.

- Mon fils, je suis désolé de te quitter le jour de ton anniversaire. La vie est cruelle comme ça, mais je sais que tu deviendras un grand homme et que tu n'as pas besoin de ta mère pour ça. Ton père sera là pour toi. Dis à Vincent, à Gwen et aux filles que je les aime, venant de toi, je sais que Vincent va moins le prendre mal, tu es son chouchou et tu l'as toujours été.

Soudain, l'ombre de la mort apparut et le fantôme fit ses derniers adieux avant de disparaitre dans le néant.

Quelques instants plus tard, Loïc prit son téléphone. Il avait besoin de lui parler, il avait besoin d'entendre sa voix, de se confier, de... de faire autre chose que de penser à ce qui venait de se passer. Lorsqu'elle décrocha, sa voix enjouée le fit sangloter.

- Loïc ? Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est... C'est ma mère Cécilia...

- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe avec Noémie ?

- Noémie ? Cécilia à qui tu parles au téléphone ?

- À Loïc maman! Il s'est passé quelque chose avec Noémie !

- Quoi ?

Soudain, au lieu d'entendre la voix de son amie, il entendit Béatrice prendre le combiné.

- Loïc ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Tante Béa... Je suis désolé... Elle... Elle est...

- Loïc... ?

- Elle nous a quittés tante Béa... Elle est partie... Partie pour toujours...

C'est dans un sanglot qu'il entendit sa tante de coeur crier de peine à l'autre bout du fil.

Alors que Loïc était au téléphone et que Caleb devait expliquer aux jumeaux que leur grand-mère les avait quittés, Daisy s'occupa de son père qui semblait briser.

- On est là pour toi papa, ça va bien aller... C'est dur, je sais, mais... on va s'en sortir.

- Daisy, ta mère est la seule femme que j'ai aimée et avec qui j'ai voulu faire ma vie... savoir que... savoir qu'elle n'est plus là... C'est... C'est comme un vide, un immense vide et je ne sais pas comment je vais faire pour me lever sans la voir à mes côtés... C'est si douloureux...

- Je sais... Mais nous allons nous en sortir, tous ensemble. Laisse-nous une chance.

- Tu es bien la fille de ta mère...

Daisy fit un sourire triste à Brandon, puis finit par se caler dans ses bras. Il avait perdu une femme, elle une mère, ils avaient besoin l'un de l'autre.

Une semaine plus tard

Dans quelques heures allaient se dérouler les funérailles de Noémie. La maison était un peu moins triste, malgré le fait que l'atmosphère était lourde. Loïc avait fini par aller s'acheter des vêtements à sa taille et son frère lui avait conseillé d'arrêter le rasage, que ça le rendait plus "vieux". Il devenait de plus en plus homme tous les jours et il faisait des efforts pour son comportement à cause de sa mère, sa mère qui avait confiance en lui et en ses capacités. Il ne voulait pas la décevoir, peu importe où elle se trouvait.

À la maison, les enfants grandissaient de plus en plus tous les jours. Wyatt savait maintenant parler, tandis que Charlotte courrait dans la maison. Noémie adorait les voir grandir et elle les gâtait énormément. Tori, Cassandra et Kacey n'étaient pas épargnées par leur grand-maman gâteau non plus. Gwen en était même légèrement agacé, mais il ne fallait pas lui en vouloir. Avoir un légacy tenait énormément à coeur à la fondatrice Watts.

Cette journée-là, le soleil était la bienvenue à Sunlit Tides et les grands-parents avaient promis à leurs enfants et petit-enfants une belle journée à l'extérieur, ce qui plaisait bien aux deux plus jeunes.

Comme d'habitude, c'est Noémie qui se chargea du repas, il était hors de question qu'ils mangent de vulgaires hot-dog ou hamburger, non, pour cette journée, c'était saumon grillé avec une sauce aux agrumes et une salade épicée. Brandon adorait voir sa femme cuisiner, même s'il aimait bien s'occuper du barbecue, lorsque Noémie cuisinait, elle rayonnait, quelque chose qui lui manquait depuis un petit bout de temps.

- Ma chérie, tu ne veux pas que je prenne la relève ? Tu sembles épuisée.

- Non, ça va, tu sais où sont les enfants ?

- Daisy est chez Vincent et Gwen, ils avaient un rendez-vous chez le médecin et...

- Chez le médecin ? Est-ce que nous allons être grands-parents à nouveau ?

- Non, je ne pense pas, au contraire, je crois que c'était pour ajuster leur contraception, donc je disais, Daisy est chez Vincent et Gwen, Caleb est avec les jumeaux et Loïc, comme d'habitude...

- Dans sa chambre...

La vieille femme soupira tout en terminant de cuire le repas, qu'elle déposa sur la table de pique-nique.

- Je ne sais vraiment plus quoi faire avec lui... On dirait que tous nos efforts sont vains ! Et ce n'est pas comme si nous n'avions pas essayé...

- Je crois qu'il est dans sa bulle et qu'il a besoin de comprendre des choses par lui même, c'est tout.

Noémie acquiesça, quoique toujours incertaine. Elle aimait ses enfants à parts égales, mais elle ne pouvait pas nier que son dernier fils lui donnait du tort. Même s'il avait une grande différence d'âge d'avec ses aînés, un tel comportement était inacceptable. 

- C'est son anniversaire demain, il va devenir un adulte, on pourrait lui faire une surprise un peu spéciale pour lui, lui montrer qu'on tient à lui, contrairement à ce qu'il pense.

- Je crois que Daisy avait déjà prévu une surprise pour lui demain soir.

Soudain, Noémie regarda son assiette, prise d'un léger malaise. Brandon paniqua et mit sa main dans le dos de sa femme, croyant qu'elle était en train de s'étouffer.

- Noémie ? Noémie !

Elle respira à nouveau et rassura son époux.

- Ça va Brandon, ça va, c'est peut-être un simple coup de chaleur...

- Je crois que tu devrais rentrer, tu sembles mal en point. Tu dois vraiment arrêter de tout faire.

- Voyons, est-ce que tu penses que je suis à l'article de la mort ? Je vais avoir 70 ans dans six mois, laisse-moi une petite chance. De toute façon, je ne permettrais pas à la vie de m'empêcher de voir mon héritière devenir au moins une adolescente.

Noémie fit un sourire à son mari tout en allant porter son assiette à l'intérieur.

Pendant ce temps, Caleb jouait dans la cour avec les jumeaux. Wyatt était accro à sa peluche, alors le jeune papa pris le temps de jouer avec sa fille sur le petit hippocampe sur lequel aimait tant jouer Loïc il y a ce qui semblait une éternité. 

- Papa ! Enyore !

- Mais oui, ma puce, bouge, tu es capable toute seule, vas-y.

- Wiiiii !

Caleb souriait à la scène, Charlotte était une petite fille pleine de vie qui semblait avoir un don naturel pour tout ce qui était relié aux chevaux. Dès qu'on l'a mettait sur une bascule, elle arrivait à faire bouger l'engin, et ce depuis qu'elle est bébé. Daisy rigolait souvent en disant qu'ils avaient fait une future cavalière, son fiancé lui en était certain, en fait, il ne serait pas étonné du tout de voir leur fille devenir une éleveuse de chevaux. 

Après le repas, Noémie s'isola un moment. Ses yeux étaient plongés sur l'horizon où les petites vagues devenaient des grosses vagues et redevenaient plus petites, où à certains endroits, l'eau était plate, si calme et si infinie. Elle avait été incapable d'affronter ce qui l'attendait, de n’en parler à personne, elle voulait garder ses plus beaux souvenirs avant la fin. Car oui, la fin arrivait et elle la sentait venir de plus en plus tous les jours. Elle était épuisée, ses muscles ne la suivaient plus. Tous ces stress vécus lors de sa vie avaient fini par atteindre sa santé. Elle ne voulait pas inquiéter son mari ni ses enfants. Le jour où elle s'en irait, elle s'en irait, mais pour l'instant elle était là et elle savourait chaque moment comme si c'était le dernier.

Elle prit un instant pour se remémorer ses succès :

Elle avait entrepris de ne vivre à partir de rien, de refaire sa vie à l'ombre de tous.

De trouver l'amour chez un homme extraordinaire qu'elle a épousé et avec qui elle a fait une vie heureuse et remplie.

D'avoir une excellente carrière renommée partout dans le monde et avait également ouvert deux restaurants, même si l'un deux avait explosé avec la ville dans lequel il était installé.

Son aîné est marié à une merveilleuse femme et il est père de trois adorables petites filles.

Son unique fille est fiancée à un homme honnête et brave et ensemble, ils ont deux magnifiques enfants, dont une qui sera l'héritière de son nom et de tout son travail.

Son petit dernier, même s'il est perdu pour le moment, prend le chemin vers la science pour devenir un grand scientifique. Elle lui voit un très grand avenir.

Elle aimerait tant voir ses petits-enfants grandir, voire si Vincent aura un autre enfant, peut-être même Daisy, voir les enfants de Loïc, mais elle sait bien que la vie a d'autres plans pour elle. Elle les accepte. Elle se retourna pour voir sa maison, oui, elle était prête à laisser le flambeau à ses proches et à s'en aller en paix. Son chemin était fait.

Le lendemain matin, Loïc s’était bien réveillé, c'était son anniversaire aujourd'hui, il avait 21 ans. Sa soeur allait l'amener magasiner après le boulot pour qu'il puisse s'acheter de nouveaux vêtements à sa taille, mais en attendant, sa routine devait se faire comme à l'habitude. Il nourrit ses poissons, pris son linge, alla dans la douche et se prépara pour sa journée. Lorsqu'il revint dans sa chambre, un bip retentit derrière lui. Surpris, il se dirigea vers son ordinateur.

Lorsqu'il vit une bulle de conversation affichée dans le bas de la page, il fut assez curieux pour aller l'ouvrir. C'était Skype. La dernière fois qu'il l'avait utilisé, c'était avec son ex, Cécilia. Il l'ouvrit et se rendit compte que c'était bien elle qui lui avait envoyé un message.

- Allo Loïc. Je sais que tu risques d'être surpris de voir ce message, mais... c'est ton anniversaire. Oh combien de fois t'ai-je entendu parler de ton 21e anniversaire ? Le voici. J'espère que tu passeras une belle journée avec tes proches. Donc... Joyeux anniversaire.

À l'intérieur de lui, tout remuait. De simples mots, pour lui, par elle, faisaient en sorte de jouer avec ces émotions. Il hésitait à lui répondre ou bien à supprimer le message, mais il ne pouvait pas nier ce qu'il ressentait en lisant ce message qui lui était adressé. Ça lui avait fait du bien, il se sentait heureux. Alors il décida de lui répondre.

- Oui, j'ai attendu longtemps et pourtant, je ne me sens pas si différent que ça... C'est drôle comment est fait la vie. En tout cas, merci beaucoup.

Soudain, il l'a vit se connecter et une bulle avec trois petits points afficha, puis disparu et afficha à nouveau. Deux petits mots affichèrent ensuite.

- De rien.

Deux petits mots et puis plus rien. Loïc se laissa tomber le dos sur la chaise.

En regardant l'écran et cette date qui lui appartenait, ainsi qu'à plein d'autres personnes, une réalité le frappa de plein fouet. Une réalité que sa fratrie avait tant essayé de lui expliquer : Ce n'était pas l'âge qui créait une personne, mais ses choix. Qu'est-ce qu'il avait été con ! Il pouvait bien ne pas se sentir différent ! Il n'avait rien fait de différent ! Il restait toujours le petit enfant immature qu'il avait été pendant des années... Comment pouvait-il s'attendre à ce que sa famille le considère comme un adulte si lui même était incapable d'agir comme tel ? 

Il regarda son écran et pris ses couilles dans ses mains et serra fort. Il était temps qu'il se bouge.

- Cécilia ?

Après quelques secondes, des bulles apparurent, ce qui soulagea le jeune homme.

- Oui ?

- Je crois qu'on doit parler.

Dans cette matinée, Noémie c'était levée fatiguée, mais malgré tout, elle se leva et fit sa routine comme tout le monde. Brandon voyait bien qu'elle était épuisée, alors il décida de laisser Daisy s'occuper de Loïc, pendant qu'il s'occupait de sa femme. Ensemble, ils allèrent s'asseoir dans le salon pour écouter un film romantique en amoureux, ce qui fit plaisir à Noémie.

- On dirait que ça fait une éternité que nous n'avons pas fait ça...

- Je voulais te faire plaisir

La femme lui fit un sourire sincère et l'embrassa de tout son amour. C'est ce genre de moment qu'elle voulait garder en tête.

Plus tard dans la journée, Caleb décida de s'occuper de ses petites montres, dont une qui avait décidé de jouer à se déguiser. Il fut bien heureux de la voir enfiler un costume de Superman, dans son cas, Superwoman, mais l'instant de jeu ne durant pas longtemps, parce qu'à force de courir partout comme une enfant ayant avalé 5kg de sucre, elle finit par tomber de fatigue et il était à peine midi. Tant mieux, sa sieste allait durer plus longtemps !

Caleb soupira et monta à l'étage s'occuper de son fils qui criait si fort qu'ils devaient l'entendre jusqu'en Chine.

Plus tard dans la journée, Daisy arriva du travail et se dépêcha à se changer pour partir avec Loïc pendant que Caleb finissait les préparatifs de la surprise. Mais qu'est-ce qui arrive lorsque l'on se dépêche ? On se mêle et on a de la difficulté. Ainsi, après avoir "pogné les nerfs" sur la commode de chambre, la jeune femme finit les fesses sur le plancher de sa chambre sous le rire de son fiancé qui venait d'entrer dans la chambre. Elle lui jeta un regard noir avant de se relever et de prendre son linge.

Finalement préparée, elle prit un instant pour se remémorer tout ce qu'elle avait à faire avant de partir, mais Caleb la héla.

- Bébé...

- Hum ? Je réfléchis Caleb.

- Tu es une femme, tu peux faire deux choses en même temps, j'ai une question.

- Quoi ?

- La fête... Tu... enfin, tu as invité... tu-sais-qui ?

Daisy se retourna, ne comprenant pas de quoi il parlait. Pour elle, le seul "tu-sais-qui" c'était Voldemort.

- Tu sais... Cécilia.

- Oh !

7

Daisy s'approcha de son fiancé en secouant la tête.

- Je l'ai invitée, mais elle ne viendra pas, elle me l'a dit hier. 

- Dommage...

- Je ne peux pas faire grand-chose.

La jeune femme déposa un baiser sur les lèvres de son copain, lorsque soudain un cri résonant, un cri puissant et guttural, comme si la fin du monde venait d'arriver à cet instant précis.

En cette belle journée d'été, Caleb profita de sa journée de congé pour passer du temps avec Wyatt. Son travail lui prenait beaucoup de temps et il savait qu'il ne passait pas autant de temps qu'il le voudrait avec ses enfants. Charlotte passait toutes ses journées avec Daisy ou bien Noémie ce qui le désolait un peu. Malgré tout, son fils sembla être heureux de voir la tignasse rousse de son père apparaître dans sa chambre.

- Apa !

- Bonjour mon grand ! 

Le petit lui fit un immense sourire et Caleb le prit par les mains pour que celui-ci se lève.

Wyatt était un petit garçon agile qui apprenait rapidement ce qu'on lui montrait. Même s'il ne savait toujours pas parler parfaitement, il en savait déjà beaucoup plus que sa jumelle, ainsi, ils avaient commencer l'apprentissage de la marche, même si selon le médecin, il était trop jeune. Pourtant, il arrivait à mettre du poids sur ses jambes pour se tenir debout et faire des pas avec l'aide de son père. 

- Regarde comment tu es grand ! Allez, une jambe en avant de l'autre !

- Zambe avant aute !

Cette fois-ci, ce fut le tour de Caleb de faire un énorme sourire à son fils.

Daisy quant à elle passait beaucoup de temps avec Charlotte. Celle-ci semblait avoir des difficultés d'apprentissage, alors elle était allée acheter plusieurs livres avec des images et des sons pour aider sa fille à apprendre l'usage de la parole. Comparée à son frère, elle était incapable de se tenir debout. Wyatt arrivait à tenir debout avec l'aide des meubles et des gens, tandis que Charlotte tenait à peine sur ses genoux. Le pédiatre leur avait expliqué que Wyatt avait simplement une plus grande facilité à l'adaptation comparée à sa jumelle. Caleb avait blagué en disant que comme Wyatt semblait avoir été conçue avant sa soeur, que toute l'intelligence lui avait été donnée. Il avait mérité une claque en arrière de la tête et deux nuits sur le divan. 

Daisy prit le livre et alla s'asseoir dans la chambre avec sa fille pour lui montrer les images, les sons qui sortaient du livre, tout pour qu'elle puisse apprendre à parler correctement. 

- Regarde Charlie ! Tu vois ces animaux ? Il faut faire les sons, tu es d'accord ?

- Vi !

- Un chat... Ça fait Miaou.

- Aouu

- Oh, non ça c'est le loup ma puce ! 

Charlotte éclata de rire, ce qui fit rire également Daisy. Même si elle avait de la difficulté, ces moments avec sa fille étaient précieux.

Pendant ce temps, Noémie était rentrée du restaurant et était allée voir son époux dans leur chambre. Sans surprise, elle le vit écrire un énième livre. Son agent était de plus en plus exigeant. Une 20ène de livre en carrière, c'est beaucoup, pourtant Brandon n'arrêtait jamais, délaissant un peu sa femme ces temps-ci.

- Mon amour ?

- Oui ma puce ?

Brandon lui parlait tout en continuant d'écrire, alors sa femme lâcha un soupir d'exaspération.

Se rendant compte que sa femme souhaitait discuter, il sauvegarda ce qu'il avait fait et se tourna vers elle.

- Ça va ?

Noémie pointa le tableau au-dessus du bureau et fit un sourire à son mari.

- Tu te souviens de cette journée-là ? C'était la fête du flocon, on était tellement épuisée à la fin de la journée, qu'on s'est collée l'un contre l'autre. Ces moments en amoureux me manquent un peu Brandon. Ce n'est pas parce que nous sommes plus âgés que... que nous devons nous abstenir d'une vie sexuelle ou de moment coller...

- Je... euh... tu... en as envie maintenant ?

Sans en dire plus, Noémie amena son mari sur leur lit. Ils étaient encore jeunes de coeur, qu'est-ce qui les empêchait de faire quoi que ce soit ? La gêne ? La fatigue ? Ce ne sont que des excuses.

- Je n'aurais jamais pensé pouvoir... enfin... à mon âge.

Pour être honnête, Noémie non plus, mais elle n'allait pas s'en plaindre.

Ainsi, après un instant, Noémie et Brandon se prouvèrent une fois de plus leur amour.

Plus tard dans la journée, ils allèrent se promener en amoureux, un instant qu'allait chérir le couple pour le restant de leur vie. Ils étaient toujours autant amoureux qu'au premier jour. Ces moments leur manquaient à tout les deux, mais ils étaient occupés et d'avaient plus le temps pour eux. Pourtant, il faut faire des choix dans la vie et cette journée-là, ils avaient fait le choix d'être là, ensemble.

Plus tard dans la journée, Daisy reçut l'appel de Vincent qui lui demandait de venir chez lui dès qu'elle aurait du temps libre, qu'ils devaient discuter. Le ton de voix de son frère l'avait inquiété un peu. Avait-il un problème ? Daisy ne perdit pas de temps et habilla Charlotte et elles partirent chez Vincent et Gwen illico presto. C'est Tori qui ouvrit la porte. À chaque fois que Daisy voyait sa nièce, elle grandissait à vue d'oeil !

- Mon dieu Tori ! Tu as encore grandi... S'il te plaît, reste une enfant !

- Hahaha ! Maman me dit la même chose, mais c'est la vie tatie.

Daisy lui fit un sourire et elle rentra à l'intérieur.

Gwen était dans la cuisine en train de faire le repas, lorsque Daisy entra dans la demeure. Vincent faisait le ménage à l'étage.

- Où sont les filles Gwen ?

- Dans le salon, tu peux y laisser Charlotte, elles vont s'amuser avec les jouets. Vincent est en haut.

La brunette déposa sa fille sur le sol du salon où elle ne prit pas de temps avant d'aller vers le coffre à jouets, comme si les enfants de cet âge avaient un aimant dans les fesses pour être attirés vers ce genre d'objet.

Tori n'était pas la seule à avoir grandi. Les jumelles également. Cassandra avait toujours les cheveux détachés et ils étaient noirs et longs.

Kacey, à la différence, était qu'ils étaient beaucoup plus bruns que ceux de sa soeur. Malgré tout, elles se ressemblaient énormément et avaient hérités de leur père, comparé à Tori qui avait pris en majorité tout de sa mère.

À l'étage, quelques minutes plus tard, Daisy parlait avec Vincent de la conversation que les garçons avaient eue avec Loïc.

- Il t'a dit ça ? Mais... on n’a pas été de si mauvais frère et soeur ! Je lui parlais tous les jours et je l'incluais même dans mes activités !

- Je ne sais pas pourquoi il agit comme ça... Ce n’est pas comme si on l'avait ignoré ou bien martyrisé...

- Maman et papa sont au courant ?

- Je crois que oui, mais que peuvent-ils faire ? Il ne pense qu'à ça et impossible de le faire changer d'idée.

Daisy soupira. Loïc avait toujours eu un penchant pour le drame et elle avait toujours remarqué qu'il ne se sentait pas totalement à l'aise dans la famille, mais de là à créer des problèmes... Elle voyait bien que la dernière conversation entre ces deux frères avait énormément touché Vincent. Depuis qu'il était parti de la maison, il était plus distant, mais en même temps c'est normal, il doit bien faire sa vie avec sa propre famille.

- Moi je ne comprends pas pourquoi il nous en veut autant... Ce n'est pas comme si on était une honte.

- Je crois qu'il en veut à la vie de l'avoir mis dans une famille avec une histoire compliquée et que la seule fille qu'il ait aimée soit prise dans une relation malsaine avec un père incontrôlable.

- En parlant de Cécilia...

Daisy avoua à Vincent être allée voir son ancienne belle-soeur au domaine Gothik. Son frère fut surpris, mais il ne répondit rien sur le coup. 

- Vincent, elle faisait pitié. Elle avait plus que le coeur brisé, on aurait dit... qu'elle était détruite de l'intérieur...

- Un peu comme Loïc.

- Ce que Vladimir a fait, c'est de la simple cruauté et notre frère est malheureux depuis qu'il n'est plus avec elle, malgré tout les problèmes qu'ils avaient.

- Ils en avaient autant ?

La brunette hocha la tête tristement. Ces problèmes étaient surtout liés au père de Cécilia et au pensionnat, mais reste qu'ils en avaient quand même.

Soudain, une idée traversa l'esprit de Vincent. Il regarda sa soeur, incertain, mais se lança tout de même.

- Tu m'as dit que maman voulait déménager à Isla Paradiso, une île pas loin d'ici, n'est-ce pas ?

- Oui, mais bon, ce n'est pas encore certain, je crois qu'elle serait incapable de vous laisser derrière.

- En fait, nous, on pensait déménager à Riverview, c'est un joli endroit. On aime bien la plage et tout ça, mais à force du soleil. L’hiver me manque un peu et la campagne nous ferait du bien à tous, mais je sais que maman veut rester sur le bord de la mer.

- Oui, mais on pourrait toujours parler d'aller à Riverview avec vous, mais pourquoi cette question ?

- Si vous déménagez, prenez Cécilia avec vous. Non seulement elle sera adulte, mais elle ne sera plus sous le joug de son père contrôlant et manipulateur. Ainsi, vous la libérer elle et on retrouve notre petit frère adoré.

Daisy fut surprise. En effet, ce n'était pas une mauvaise idée du tout que son frère venait de lui proposer.

- Je vais en parler avec maman, je suis certaine qu'elle sera enchantée par l'idée !

Vincent lui fit un sourire et prit sa soeur dans ses bras au même moment où Gwen annonçait sa sortie avec les jumelles. Daisy prit ça comme un signe pour sortir également avec sa fille, ses nièces et sa belle-soeur.

Assis dans le salon, Loïc s'attend à la morale de sa vie. Il n'avait rien fait de mal et pourtant, il avait l'impression d'avoir un procès par son frère et son beau-frère. Quand est-ce qu'ils allaient comprendre qu'il voulait simplement la paix ? Vivre par lui-même et partir loin de cette famille de cinglé.

- Tu ne peux pas rester enfermé dans ta chambre comme ça... Tu dois vivre ta vie Loïc et là tu ne fais que bouder sur celle-ci et croire que la Terre entière t'en veux.

- C'est tellement pas vrai...

- Ah non ? Tu ne parles presque plus à maman ou à papa. Tu ne t'occupe pas de tes neveux et nièces, comme si tu t'en foutait. Ta famille ne compte pas à tes yeux ?

- Hey ! Fait pas comme si tu savais tout ce qui se passait dans ma tête et dans ma vie ! T'es même plus à la maison, tu ne sais même pas ce qui se passe, alors tu devrais vraiment te mêler de ce qui te regarde !

Caleb lança un regard à Vincent, lui parlant sans parler. Vincent lui répondit d'un regard triste. En effet, son petit frère semblait être en pleine crise.

Loïc soupira fort et regarda son frère d'un air méchant. Non, mais qu'est-ce qu'il savait de sa vie ? Absolument rien, il n'habite même plus chez eux, il n'a pas vécu ce que lui a vécu, personne ne sait rien de ce qu'il sait et ce qu'il pense, mais tous essaient de prétendre qu'ils savent tout. C'est ce qui lui tapait sur les nerfs.

- Tu sais quoi Vincent ? Laisse-tomber. Toi et Caleb vous êtes là à essayer de jouer les grands frères, mais vous êtes même pas capable de comprendre quoique ce soit. Vous me faites chier.

- HEY ! Tu ne me parleras pas comme ça ! Je ne sais pas ce que tu as, mais ça suffit Loïc ! Ta crise d'adolescence doit cesser maintenant ! Ça devient ridicule !

- Loïc, qu'est-ce qu'on t'a fait pour que tu nous haïsses autant ?

- Je dois faire une liste ? Me rejeter, me mettre dans un coin, me traiter comme un moins que rien, comme un enfant, comme un idiot incapable de faire ses choix. Je suis intelligent et je suis presque un adulte, mais personne me considère comme tel ! Aux yeux de tous, je suis encore un bébé et je fais des choix de bébé !

- Parce que tu crois qu'avec ce genre de comportement, nous allons te traiter comme un adulte ? Réfléchis un peu Loïc !

- Caleb a raison... Tu agis comme un enfant gâté qui croit que tout lui est dû sans le moindre effort. Tu vis dans une famille qui est aisée, tu ne manque de rien, n'a jamais manqué de rien, tu as eu beaucoup d'amour. Qu'est-ce qu'il te fallait de plus ?

- De l'attention ?

Le regard de Vincent se fut incertain. Il ne comprenait pas vraiment ce que Loïc essayait de lui dire, Caleb en revanche semblait plus comprendre que son beau-frère. Loïc était le troisième, né avec 10 ans d'écart avec ses aînés. Il s'est senti délaissé pour les activités des plus vieux et comme les choses de bébés avaient été fait déjà deux fois auparavant, il était clair que Noémie et Brandon ne s'étaient pas attardés sur tout les petits instants de sa vie d'enfant.

- J'étais gosse qu'on me laissait jouer tout seul, parce que maman devait être au restaurant, papa travaillait sur son livre ou allait vous cherchez à l'école ou à vos activités. Après y'a eu Gwen qui est arrivé, qui s'est un peu occupée de moi, mais Tori est arrivée et comme c'était une petite fille et que maman souhaitait tant un petit-enfant, j'ai passé après, encore. Puis y'a eu Caleb et les enfants de Daisy et oh ! une héritière. Est-ce qu'on se souciait que Loïc avait de la difficulté à l'école ? Avec Cécilia ? Avec lui-même ? Non ! Parce que tout était trop important ailleurs.

- Mais... pourquoi tu n'en a jamais parlé ?

- Je l'ai fait, mais vous étiez trop concentrer sur vos propres vies, que la mienne était inintéressante et que mon comportement était enfantin. Je me suis débrouillé tout seul Vincent. Quand tu m'as parlé avant l'explosion, oui tu m'as fait comprendre des choses, mais les choses n'ont pas changés depuis que nous sommes à Sunlit Tides, au contraire.

- Mais... que veux-tu qu'on fasse ?

- Rien, il est trop tard. Maintenant j'attend juste d'être assez grand pour vivre ma propre vie.

- Loïc...

L'adolescent se leva et lança un coup d'oeil à ses frères.

- Quand vous comprendrez ce que je vis en dedans, vous viendrez me faire la morale, mais pas avant. Aurevoir.

Sans un mot de plus, il quitta la pièce, puis la maison. Caleb lança un regard à Vincent qui se pinçait la racine du nez en soupirant.

- Il est comme ça depuis gamin et personne n'a rien vu. Il aurait pu se suicider Caleb...

- Non, il est trop fort pour ça, au fond y'a encore un peu de sa crise d'adolescence, mais je crois qu'il a besoin de se détacher de nous.

- Mais il veux de l'attention !

- Non... il en voulait. Je crois qu'il est trop tard maintenant, il veux juste vivre sa vie.

Caleb se leva, serra la main de son beau-frère et quitta la maison à son tour.

Pendant ce temps, chez les Gothik, Cécilia était sur le toit de la maison, observant les étoiles comme elle le faisait à tout les jours depuis sa rupture avec Loïc. C'était son espace à elle, où elle pouvait être tranquille, sans être dérangée. Où elle pouvait pleurer autant qu'elle le voulait sans être juger.

Le départ de Loïc avait fait plaisir à Vladimir, mais Cécilia se sentait vide à l'intérieur. Elle n'avait pas seulement perdu l'homme qu'elle aimait le plus au monde, mais également son meilleur ami. Quand elle avait su qu'il était en couple avec Adaline, elle avait essayer de tourner la page, mais sans succès. Elle était accrocher à son premier amour...

Ses notes avaient chutés, elle était sous anti-depresseur depuis plusieurs mois et il aura fallu tout ça pour que son père comprenne à quel point elle aimait Loïc. S'en était navrant.

Cette soirée-là, par surprise, Cécilia entendit des pas prendre l'escalier pour monter sur le toit. D'un geste rapide, elle essuya ses yeux, ne voulant pas que sa mère, son père ou son frère la voit dans cet état, mais contre toute attente, c'est Daisy qui passa la porte. Surprise, l'adolescente fronçait les sourcils.

- Bonjour Cécilia.

- Daisy ? Qu... Qu'est-ce que tu fais là ?

- Ta mère m'a appelée.

La jeune femme regarda autour d'elle, comme si elle s'attendait à ce que Béatrice surgisse à ce moment précis, mais heureusement pour elle, ce ne fut pas le cas. Malgré tout, elle ne comprenait pas ce qui se passait.

- Sisi, ta mère s'inquiète. Elle a appelée ma mère qui lui a dit que je pourrais peut-être t'aider. On a parler pendant deux bonnes heures. Qu'est-ce qui se passe ?

- Je... Je...

D'un regard, Daisy poussa Cécilia à vider son sac, mais celle-ci éclata en sanglot.

Incapable de s'arrêter, la jeune fille se mit en colère de paraître aussi "faible" devant quelqu'un d'autre. Ses larmes coulaient encore et encore sans qu'elle ne puisse les contrôler. Avait-elle attend sa limite ?

- J'ai mal! Je souffre ! On a dicter ma vie tout le temps de mon existence et le seul choix que j'ai fait, pour moi, on a fait en sorte de me l'enlever !

- Cécilia...

- Loïc n'aurait pas rompu si mon père n'aurait pas été dans le chemin ! Il n'aurait pas tomber amoureux d'Adeline si j'avais été là pour lui ! Je me sentais seule moi aussi ! On m'a couper du seul bonheur que j'avais !

- Loïc n'a jamais cesser de t'aimer.

- C'est ce que tout le monde me dit, mais pourtant, il est avec une autre fille et moi... moi je suis seule encore, à l'aimer comme une conne ! Comme une stupide. petite. conne !

Daisy prit Cécilia par les épaules, la forçant à la regarder dans les yeux. Elle s'inquiétait pour la jeune femme, est-ce qu'elle venait sur le toit parce qu'elle souhaitait se suicider ? Mourir ? Cette histoire d'amour à la Roméo et Juliette était aller trop loin...

- Tu n'es pas stupide. Adaline et Loïc ne sont même plus ensemble. Lui aussi est déprimé, lui aussi il se sent seul.

- Parce qu'il n'est plus en couple, c'est normal !

- Oh, même avec elle, on le voyait que tu n'étais pas loin dans sa tête. Au fond, vous vous êtes toujours aimés et ce n'est pas ton père ou qui que ce soit qui va briser se lien entre vous deux.

- Mais il est trop tard Daisy...

- Il n'est jamais trop tard quand on parle du véritable amour.

Cécilia fondit en larme dans les bras de Daisy qui la serra fort dans ses bras.

- Si vous devez être ensemble, la vie fera en sorte que vous le soyez. En attendant, tu dois rester forte. La vie peut apporter des surprises.

- Si tu le dis...

- Fait moi confiance...

- C'est déjà le cas.

Un après-midi ensoleilé après les cours, Loïc décida de se rendre chez Adaline, afin de faire leur devoir de maths ensemble, mais la jeune fille avait d'autres plans en tête. La jeune femme avait sorti un parasol pour protéger sa peau du soleil, mais ce que le garçon remarqua le plus, c'est son changement de coiffure.

- Wouah ! Tu... Wouah !

- C'est pour ça que je ne pouvais pas directement après les cours, je devais allez chez le coiffeur. Alors, tu aimes ?

- Tu es très belle Adaline.

Elle lui fit l'un de ses plus beau sourire et pointa sa maison du doigt.

- J'ai pas envie de faire des mathématiques. Et si on prenait un truc à manger chez moi et qu'on allait faire un pique-nique ?

Même si Loïc n'était pas certain au début, il devait avouer que les mathématiques ne l'intéressaient pas non plus. Adaline était une fille géniale avec qui il pouvait passer du temps sans se prendre la tête sur rien. Ils avaient énormément en commun, ce qui facilitaient leurs conversations et amélioraient leur relation. Elle était devenue une super amie à ses yeux et même s'il avait eu de la difficulté à se l'avouer au départ, il commençait à avoir des sentiments pour elle. Il finit donc par faire son choix.

- Ouais, okay ! Je connais un super coin en plus, je te suis. 

L'adolescente lui fit un sourire à nouveau, avant d'enjamber le pas.

En arrivant chez les Fields, Adaline alla déposer son parapluie et son sac-à-dos dans sa chambre, avant d'aller dans la cuisine. Elle commença à préparer quelques trucs, tandis que Loïc attendant sagement, gêné de devoir toucher quelque chose, alors qu'il n'est pas chez lui. Il remarquât que le brunette était tendue. Il fronçit les sourcils, curieux.

- Ça va ? T'as l'air stressée.

- Bah en fait... Loïc, je voulais qu'on parle d'un truc.

Adaline lâcha ses choses et se retourna vers le rouquin, plantant son regard directement dans le sien.

- Les gens... à l'école, ils parlent tu vois. Y'a des rumeurs. Certains disent que tu es encore avec Cécilia, d'autres qu'elle t'a lâché, mais y'en a une qui... me met mal à l'aise. 

- Laquelle ? 

- Que tu te servais de moi pour la rendre jalouse...

Surpris, Loïc éclata de rire. Choquée, Adaline recula d'un pas. Sans le vouloir, il venait de la blesser profondément.

Soudain, il mit sa main sur sa taille et instinctivement, elle mit ses bras autour de son cou. Il l'a laissa faire, même s'il était un peu mal à l'aise.

- Adaline... J'ai laissé Cécilia parce que je n'étais plus bien avec elle... Que j'aimais le temps que je passais avec toi, c'est tout.

- Oui, mais quand tu entends des trucs comme "Pourquoi elle ? Il avait tout avec la fille Gothik ! Elle est riche, belle, puissante". 

- C'est vrai, mais... il manquait un truc. 

- Quoi ?

Il soupira, honnêtement, il ne savait pas exactement ce qui faisait que ça ne fonctionnait pas entre Cécilia et lui, ils avaient des différents et des choses qu'il n'aimait pas, mais il n'avait jamais pu mettre un mot sur ce qui lui avait fait prendre sa décision de rompre. Il voulait être honnête avec Adaline, mais il ne savait pas quoi lui répondre, il l'ignorait lui-même.

- Je ne sais pas... Un truc... La seule chose que je sais, c'est que ce truc... bah je le sens avec toi.

- Avec moi ? Qu'est-ce que tu essais de dire ?

Sans dire un mot de plus, Loïc se pencha en avant et déposa ses lèvres sur celles de l'adolescente. Il priait pour que ses parents ne rentrent pas à ce moment-là, mais au fond de lui, il n'était pas aussi satisfait qu'il pensait l'être. Elle avait tant à lui offrir, mais elle avait ce truc qui manquait à Cécilia, mais il se rendit compte qu'elle manquait un truc à elle-aussi, différent. Malgré tout, il apprécia le baiser. 

Surprise, Adaline repoussa tranquillement Loïc qui devint instantanément gêné.

- Excuse-moi... Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris.

- Ça va... honnêtement, j'avais hâte que tu le fasse.

- Tu es sérieuse ?

- Ouais... J'ai un faible sur toi depuis longtemps Loïc...

Tout sourire, le rouquin pris son courage à deux mains et pris la main d'Adaline dans la sienne.

- Si tu veux... on pourrait... sortir ensemble ?

- Comme... un couple ?

- Ouais... pourquoi pas ?

- Ouais... Okay ! Ça me plairait... enfin, oui j'aimerais ça.

Tout heureux, ils s'embrassèrent à nouveau avant de partir 

8 mois plus tard

Dans sa bulle, à l'endroit où ils avaient pris leur premier rendez-vous en tant que couple, Loïc contemplait l'horizon. Il n'entendit pas les pas de la jeune femme derrière lui. Lorsqu'il se retourna, elle lui lança un regard triste. 

- Que veux-tu que je fasse Loïc ? Se sont mes parents....

- Encore les parents... les fichus parents...

- Loïc...

- Tu m'as demandée c'était quoi le truc qui m'avait fait rompre avec Cécilia... Je sais c'est quoi aujourd'hui... Son incapacité à pouvoir faire des choix par elle-même.

- Mais... que veux-tu que je fasse ?

- Tu as presque 21 ans ! Tu peux aller en appartement, faire tes choix ! Nous sommes des adultes dans trois mois...

Adaline baissa le regard, il avait raison, mais ce qui était fait, était fait. 

- J'ai passé de superbe mois avec toi. Je t'aime... Mais... Je crois que c'est avec elle que tu devrais faire ta vie.

- Voyons, Adaline !

- Loïc, écoute-moi... Dans tes baisers, tes regards, je sais que tu m'as toujours comparée à elle et c'est correct, elle était ta meilleure amie, mais je crois que dans ta crise d'adolescence, tu as trop pensé aux autres et pas assez à toi.

- De quoi tu parles ?

- Je crois que même si tu m'aimes, tu l'aimes elle encore plus, tu l'as toujours aimée et tu vas toujours le faire. Mais tu es borné à ne voir que les mauvais côtés, sans prendre en considération les bons. Lorsque tu le feras, tu seras enfin heureux, mais pas avant.

Elle s'approcha du rouquin qui ne disait plus un mot. Elle se pencha et l'embrassa, pour une toute dernière fois.

- Sois heureux Loïc. On se reverra peut-être un jour et si c'est le cas, je te dirais que j'avais raison.

Sans un mot de plus, la jeune fille se retourna et quitta le parc dans un regard derrière elle, laissant Loïc avec ses larmes silencieuses. 

Plus tard dans la semaine, Caleb traîna Loïc de force chez Vincent. Le rouquin avait passer la semaine à séché les cours et à déprimés. Les paroles d'Adaline lui avaient rentrés dedans comme une bombe. Vincent fut surpris de voir son frère et son beau-frère sur son palier de maison.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

- J'ai besoin de toi. On a besoin d'une conversation d'homme avec ton petit frère

- J'ai dit que c'était pas nécessaire...

- Moi je crois que oui.

Le regard que Caleb lança à Vincent le convaincu.

- Rentrez, je vais dire à Gwen de faire du café, mais taisez-vous, les jumelles dorment.