Épisode 109 : Histoire de famille

Après la nouvelle, Noémie dû s'asseoir sur le banc, sous le choc. Dans sa tête, un certain doute persistait, mais au fond d'elle, elle savait qu'il ne mentait pas. Le bleu de ses yeux parlait mieux que les paroles qui sortait d'entre ses lèvres.

- Noémie ?

Elle lui fit signe de lui laisser un instant pour digéré l'information qu'il venait de lui dire. Il se tût rapidement et elle se mit à sangloter silencieusement. Elle savait bien que son père ne risquerait pas son entreprise pour son enfant. La fortune des Alto était bien plus importante que la sécurité et l'amour de leur propre fille. De leurs propres filles. Soudain, elle se souvint qu'il lui avait dit qu'il n'avait pas grandit avec leur parents lui non plus. Comment Nick avait pu négliger son héritier et seul fils ? C'était incompréhensible.

- Griffin ?

- Oui ?

- Puis-je te poser une question... difficile ?

Il la regardât un tantinet inquiet, quoique curieux. Il hocha la tête, même s'il n'était pas prêt à entendre ce qu'allait lui demander sa soeur aîné.

Noémie prit une bonne respiration, afin de calmer son battement de coeur qui était devenu rapide et regarda l'homme debout devant elle.

- Comment ce fait-il que tu ne soit pas à Sunset Valley ? Comment ce fait-il que tu n'es pas grandi avec Vita et Nick ? Pourquoi tu les appelles par leur prénoms ?

- Cela fait trois questions, mais je vais y répondre : Je ne suis pas à Sunset Valley, parce que j'ai menti à Nick en lui disant que je voulais prendre le flambeau Alto, alors que ce n'est pas le cas. Je me suis installé ici en lui disant que je "travaillait" pour l'entreprise, mais en fait je suis peintre, je ne fais que ça. Malheureusement, comme toi tu ne porte plus leur nom, à leur mort, ce sera moi qui héritera de ce qui leur appartient, incluant l'entreprise et le manoir. 

- Enfin ce qui en reste.

Il haussa les épaules, acquiesçant l'affirmation de Noémie. Il montra deux doigts à la sénior devant lui et elle l'intima a continuer sur la deuxième question.

- J'ai grandi avec une nounou ici, à Sunlit Tides. Je suis né ici, j'ai grandi ici, pendant qu'ils partaient pour des voyages d'affaires ou à ta "recherche". Ils pouvaient partir pendant des semaines, comme pendant des mois. Ils ont manquer beaucoup de mes anniversaires, mais Nick s'assurait à ce que je fasse des stages et des travaux dans l'entreprise ici dès que j'ai appris à parler et à marcher. Je devais suivre des cours de comptabilité et tout ces autres choses vraiment... très peu palpitante. Mais bon, je n'avais pas totalement le choix. Il venait souvent juste prendre des nouvelles de comment j'étais "bon" pour son entreprise. Je n'étais rien d'autre qu'un investissement à long terme.

Noémie leva les yeux au ciel, comprenant totalement ce qu'il disait et ressentait. Elle avait vécu la même chose, elle se désolait d'apprendre qu'ils avaient recommencer à nouveau avec un nouvel enfant. 

- Pour ta troisième question, je ne les appelle pas "maman" et "papa" ou bien "mère" et "père" parce qu'ils ont été si peu là dans ma vie, que je ne pourrais pas les considéré comme mes parents. Ma nounou, Vivienne, c'est un peu comme ma mère, mais bon. Aussi, pour une question qui te trotte dans la tête depuis que je t'ai dit mon nom, mais que tu n'as pas osé me poser, la raison pour laquelle on a jamais parler de moi dans les médias, c'est qu'ils ont fait exprès que je n'existe pas au yeux du monde, jusqu'au jour où ils auraient besoin de moi. Malcom cherche à acheter les parts de Vita, mais il ne sait pas que c'est moi qui ai hérité des parts de Nick à sa mort. S'il venait par le savoir, je pense que ma vie serait en danger. J'ai vécu dans le secret absolu pour assurer la survie de l'entreprise. Pathétique n'est-ce pas ?

 Elle acquiesça à nouveau. Elle avait tant de questions à lui poser, jusqu'à tant qu'elle se souvienne que lui aussi en avait.

- Que voulais-tu savoir au juste ?

- Toute ma vie, j'ai chercher à connaître ma véritable famille, ainsi que ma fameuse soeur qui avait "disparu". Quand j'ai appris que tu étais vivante, je devais avoir environ 13 ans. Je n'ai pas voulu t'appréhender dans cette ville que j'ai fui tout le long de mon existence, mais quand j'ai su que tu étais ici... Je voulais savoir. Je sais par les médias qui tu es. Ton mari, tes enfants, ta petite-fille, mais est-ce que tu me ressemblais ? As-tu ressenti ce que j'ai ressenti ? Tout ça était à l'intérieur de moi...

- Tu ressemble beaucoup plus à Nick, alors que je ressemblais énormément à Vita avant mon opération. J'ai ressenti tout ce que tu as ressenti et je suis désolée que ça te soit arrivé... Si j'aurais su, j'aurais fait en sorte que ce ne soit pas le cas. L'abandon, l'effet de se sentir comme un objet qu'on pourrait vendre ou détruire s'il devient inutile... Cette façon de se sentir comme un déchet. Le nombre de fois que j'ai penser qu'ils n'auraient jamais dû avoir d'enfant...

- Je l'ai penser aussi. Bien trop souvent.

Il baissa la tête, tandis qu'elle posait sa main sur son épaule, essayant d'être réconfortante, même si elle était mal à l'aise.

Il lui fit un sourire triste et c'est à cet instant qu'elle vit à quel point il était jeune. Il devait avoir l'âge de Vincent... Elle lui prit le visage entre les mains et lui fit un sourire sincère.

- Tu sais Griffin, maintenant que je connais ton existence, nous pourrions faire en sorte de se voir un peu plus, je pourrais te raconter des bribes de ce que j'étais. Je n'ai pas tout mes souvenirs, j'ai essayer de tout oublier lorsque j'ai changer d'identité et la femme qui se tient devant toi n'est pas et ne sera plus jamais Holly Alto, je ne serais plus jamais ta soeur de nom, mais je peux être ta soeur de sang. Même si tu dois avoir l'âge de mon aîné, tu fais parti de ma famille. Tu ne ressemble en rien à ceux que j'ai fui toute ma vie.

- Parce que je ne suis pas comme eux. Ton offre est généreuse et extrêmement bienveillante de ta part, mais ta famille, c'est ta famille, ce n'est pas la mienne. 

- C'est la tienne, Griffin. Tu porte peut-être le nom de nos parents, mais tu fais parti de ma famille. Tu as des neveux et une nièce. Tu as un beau-frère. Tu n'as peut-être pas connu ta famille biologique, mais je t'invite à connaître ta famille de coeur.

Griffin lâcha une larme, tout comme Noémie. Il était particulièrement ému par les paroles de sa grande soeur. Il acquiesça, acceptant l'offre qu'on venait de lui offrir.

Elle prit son frère dans ses bras, complètement émue de cette découverte. Certain auraient douter, d'autres auraient voulu des preuves, mais elle n'était ni riche, ni populaire. La perte de son nom faisait d'elle une personne comme une autre, cet homme ne pourrait rien chercher en elle, sauf une soeur. 

- Griffin, je suis désoler de te poser cette question, mais... Quel âge as-tu ?

Il éclata de rire en essuyant ses larmes.

- J'ai 26 ans Noémie.

- Mon fils a 2 ans de moins que toi.

- Ça semble te soulager

Ils éclatèrent de rire, mais Griffin repris son sérieux pour poser une dernière question à Noémie.

- Est-ce qu'il est enterré ici ou à Sunset Valley ?

Sans parler plus, Noémie avait fait embarquer Griffin dans sa voiture et ils avaient rouler jusqu'au cimetière familial des Watts. Il s'approcha doucement d'une tombe avec des fleurs. Ça étonnait Griffin que Noémie mette en terre le père qu'elle a tant détesté.

- Ce cimetière est spécial Griffin. Il n'y a aucun corps. Chaque pierre a été sculpté avec les cendres des défunts, ce qui fait que nous pouvons transporter les pierres d'une ville à une autre si nous devons déménager. Un espace spécial nous est réservé au sous-sol, pour ma propre lignée, où nous seront dans des urnes, mais sur le sol, ce sont tout ceux qui nous sont reliés.

- Mais pourquoi eux ? Tu les as tant haïs.

- Parce que malgré tout ce sont mes parents. Peut-importe leur identité ou leurs actions, ils m'ont donner la vie. Je l'ai construite, mais ils me l'ont offerte.

Elle posa une main sur l'épaule de son nouveau frère et le laissa seul pour se recueillir devant la tombe d'un homme qu'il n'avait jamais connu, mais qui pourtant, avait le titre de "père" à ses yeux. Avant qu'elle passe le grillage, Griffin la héla. Noémie se retourna.

- Est-ce qu'on va se revoir bientôt ?

- Griffin. Nous habitons sur une île. Bien sur que nous allons nous revoir bientôt.

Le lendemain, au domaine Watts, Vincent revenait d'un entraînement particulièrement épuisant qui avait eu lieu dans la mer. Son emploi était certes payant, il lui demandait énormément de temps et d'énergie. Il était monter à sa chambre pour se changer, lorsqu'il vit Gwen sur l'ordinateur, surfant sur le net, ce qui n'était pas son genre.

- Chérie ? Est-ce que ça va ?

- Pourquoi ça n'irait pas ?

Le ton sec de Gwen surpris Vincent qui se retourna vers elle pour la regarder, mais celle-ci avait le regard fixé sur l'écran, alors qu'elle faisait défiler la souris vers le bas à la recherche de... en fait il ne le savait pas.

- Je m'inquiétais juste un peu pour toi... Tu es un peu distante ces temps-ci et ce n'est pas dans tes habitudes de flâner sur l'ordinateur.

- Les choses changent Vincent, que veux-tu.

Vincent ouvrit la bouche, puis la referma. Il savait que quelque chose clochait, mais lorsqu'elle était dans ce genre d'état, il ne devait absolument pas la déranger. Elle était du genre à s'enflammer pour un simple regard. Il prit des vêtements et se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche. Il regarda brièvement l'écran d'ordinateur pour voir ce que Gwen faisait et il remarqua qu'elle était sur un forum pour maman. Il haussa les épaules et continua son chemin, se disant qu'elle avait des inquiétudes avec son rôle de maman. Il lui en parlerait plus tard, ça, il se le promit.

Dès qu'elle avait entendu la douche se mettre en marche, Gwen avait effacer l'historique de navigation de l'ordinateur et était descendu dans la chambre de sa fille. Elle n'y était pas, elle le savait, puisqu'elle passait la journée avec sa tante Daisy, mais elle trouvait la pièce propice à la réflexion. Elle soupira et caressa le berceau du bout des doigts. Elle s'en voulait d'être heureuse, puisqu'elle avait peur des répercutions que ça allait avoir sur son mariage, sur leur déménagement, sur tout ce qui se profilait dans leur avenir. Elle soupira à nouveau et prit un ourson en peluche sur le sol avant de sortir de la pièce.

Lorsque Vincent eu fini avec sa douche, Noémie s'y était précipiter avec Josie. Elle n'avait pas encore parler de Griffin avec ses enfants, même si Brandon était au courant. Il avait trouver ça choquant d'apprendre que Vita et Nick avaient eu un autre enfant après l'épisode de la mort de Noémie, mais sa femme fut heureuse d'avoir un membre de sa véritable famille, de sang, qui soit comme elle. Ils en avaient parler toute la nuit.

Finalement toute propre, Josie arrêta de miauler à mort, voyant que l'eau n'allait finalement pas la tuer. Elle fit un câlin à sa maîtresse qui lui caressa l'arrière des oreilles. Ah les chats ! Ce qu'on ne ferait pas pour les rassurer et leur donner de l'amour !

Plus tard dans l'après-midi, Vincent se mit à rechercher Gwen pour aller faire une offre d'achat sur une maison qui leur avait plu. Elle n'était pas très grande, mais elle pouvait leur convenir. Il ne trouvait pas sa fiancée dans la maison, jusqu'à tant qu'il regarde par la fenêtre et la trouve assise, face à l'océan. Il sortit dehors pour s'approcher d'elle. Gwen était silencieuse, le regard fixé vers l'océan où le petit nounours qu'elle avait pris dans la chambre de sa fille était à quelques centimètre de la mer qui allait vers lui.

- Gwen ? Dis-moi ce qui ne va pas...

Elle leva la tête, impuissante face à la nouvelle.

- Je suis enceinte Vincent.

Vincent écarquilla les yeux et éclata de rire. Il prit les mains de sa fiancée pour l'aider à se relever et la prit dans ses bras. Il était heureux, oh ça oui, elle le remarquait bien, mais prenait-il en considération qu'une bouche à nourrir de plus, c'est de l'argent en moins pour une maison ? Que pour le travail, tout allait être compliqué ?

- Tu te prenais la tête pour ça ? Mais c'est une superbe nouvelle !

- Vincent ! Nous voulions faire une offre d'achat pour une maison... Nous allons avoir une bouche à nourrir en plus... Je ne peux plus rester chez tes parents. Je les aimes, je vous aimes tous, mais nous avons besoin de notre chez nous.

Il embrassa les mains de sa douce en hochant la tête, prenant conscience des perturbations que cette nouvelle grossesse causait à la jeune femme, mais il ne pouvait s'empêcher d'être heureux. Père à nouveau ! Il adorait tant les joies de la paternité, il ne souhaitait que ça.

- On trouvera une maison un peu plus grande, une meilleure maison. Je demanderais un prêt à la banque, nous allons nous en sortir. Je pourrais demander mon héritage en avance à mes parents.

- Vincent...

- Ce bébé est un cadeau. Il était dû pour être là et c'est tout. Soyons heureux ! 

- Je le suis ! Je sais que tu rêvais d'un autre enfant avant que Tori ai 5 ans, je m'inquiète juste un peu.

Vincent fit se retourner Gwen afin qu'il puisse lui faire un petit massage, la faire se détendre un peu et évacuer tout le stress à l'intérieur d'elle.

- Gwen, c'est une merveilleuse nouvelle cet enfant, pense à la joie qu'il nous apporte, pas au projet que nous devons repousser.

- Je ne peux pas rester plus longtemps chez tes parents. Je veux notre chez nous.

- Nous allons l'avoir. Toi, moi, Tori et notre futur bébé, mais après ton accouchement.

La jeune femme ouvrit la bouche et la referma aussitôt, acquiesçant à la demande de son fiancé.

Soudain, une idée et inquiétude traversa l'esprit de Vincent au sujet de l'un de leur projet. Une maison peut attendre, mais... un mariage ?

- Par contre ma chérie, nul est mon intention de te vexer, mais... nous avions planifier le mariage pour dans trois mois, il va falloir l'avancer, sinon tu ne rentreras plus dans ta robe

Gwen se massa le ventre en l'applatissant comme le ferait une jeune femme mal à l'aise avec un petit ventre qui déborde et haussa les épaules comme elle le faisait si bien.

- Avançons le mariage à dans un mois. Nous n'avons pas 50 invités ! La robe me fera encore.

- Tu es certaine ? Tu imagine si tu porte des jumeaux ? Ou des triplés ?

Gwen écarquilla les yeux et frappa Vincent sur l'épaule pendant que lui éclatait de rire.

- Ne dit pas de choses comme ça ! Ce serait une catastrophe.

- Mais non ! Je nous imagine bien avec deux garçons et...

- Vincent... S'il te plaît... Ferme-là.

Il caressa la joue de sa douce, voyant bien que ce nouvel enfant la stressait plus qu'il ne fallait. Il se promit de faire en sorte que leurs projets ne soient pas tant mis à l'écart afin qu'ils aient la vie qu'ils méritaient. Enfin.

- Ne t'en fait pas Gwen, tout ira bien. Avec un ou quatre enfants on va être heureux. Maintenant, demain et dans les prochaines années, fait nous confiance.

- J'ai jamais dit que je n'avais pas confiance en nous.

Elle lui fit un petit sourire et Vincent embrassa Gwen comme au premier jour.